Témoignage: Ma grossesse et la transformation de mon corps

18 octobre 2021


Joannie Fortin est animatrice à la radio (WKND), passionnée de la course et une fidèle cliente Prenato depuis déjà plusieurs mois. Voilà que son ventre s’arrondit et qu’elle nous livre un témoignage concernant la grossesse et la transformation corporelle: 

 

Il y a 14 ans, tu m’aurais entendu dire quelque chose du genre : « Moi, je n’aurai jamais d’enfants parce que je ne veux pas scraper mon corps avec une grossesse. C’est pas vrai que je vais ressembler à une épave ».

 

Tu peux être choqué(e) et me juger pour ces paroles. Des paroles qui venaient d’une jeune femme aux prises avec des troubles alimentaires qui lui faisaient voir la vie de manière tout à fait déformée. À cette époque, j’avais l’impression que ma seule façon de me faire aimer et de m’aimer moi-même, c’était en étant le plus mince possible. L’idée de prendre du poids était donc inconcevable. Alors pas besoin de mentionner qu’une grossesse n’était pas du tout dans mes plans.

 

Je partage d’ailleurs le récit de mes troubles alimentaires dans mon livre « La Course c’est la Vie », si jamais tu es curieux(se) d’en apprendre davantage sur cette période de ma vie qui a duré 12 ans.

 

J’en ai fait du chemin depuis la citation que tu as lu en début d’article. Beaucoup de chemin. J’ai appris à m’aimer autrement que par mon image corporelle et surtout d’accepter de me faire aimer pour ce que je suis et non pas pour ce que j’essaie d’être. Un long processus qui m’a permis de m’ouvrir et de laisser place à cette nouvelle aventure nommée grossesse.

 

Même si mes troubles alimentaires sont derrière moi depuis plusieurs années, j’ai rapidement compris que ce bagage allait me suivre pour toujours. Et je savais pertinemment que ça me rattraperait au moment où j’allais être enceinte.

 

Parce que oui, ça m’a rattrapée. De plein fouet. Mais puisque je l’appréhendais, j’ai été en mesure de m’y préparer. Mais de me préparer à quoi au juste ? Me préparer à cette impression d’être démesurément grosse. À ce sentiment de devenir de plus en plus laide. À cette sensation de ne plus être physiquement attirante. C’est à ça que je me préparais. Oui, parce que c’est exactement ça qui se passe dans la tête d’une personne vivant avec des troubles de l’alimentation. Sa (médiocre) perception de son image corporelle mène sa vie au grand complet. Ça peut te paraître illogique. Ce l’est, en fait. Mais c’est comme ça que cette personne-là raisonne.

 

C’est clairement le cheminement que j’ai fait au cours des dernières années qui m’aura apporté les outils nécessaires afin de bien vivre, aujourd’hui, les transformations de mon corps.

 

La première chose que j’ai faite lorsque j’ai appris que j’étais enceinte, fut d’aller magasiner (je me magasine que très peu en temps normal). Ouais ! J’ai regarni ma garde-robe de beaux vêtements, en planifiant le choix de mes grandeurs en fonction des mois qui allaient passer. Je me suis dit que si je me sentais belle dans mes vêtements, ça allait m’aider mentalement. J’ai aussi fait le choix de me faire des manucures tout au long de ma grossesse (j’ai toujours eu les ongles très courts et aucunement manucurés). Je trouve que ça fait une belle main et c’est franchement peu coûteux pour le bien-être mental que ça m’apporte. Des choix que je n’aurais probablement pas faits si ça n’avait pas été de ma grossesse, mais je savais que ça allait m’être bénéfique.

 

C’est bien beau le magasinage et les ongles, mais au-delà de cette préparation « matérielle », je dirais que c’est l’acception et le lâcher-prise qui m’ont vraiment permis de bien vivre les transformations physiques engendrés par ma grossesse.

 

J’ai lâché-prise sur cette volonté de continuellement contrôler ou planifier mon quotidien. J’ai accepté qu’une grossesse c’était incertain et surtout non-planifiable (tu peux lire l’article sur ma fausse couche, si tu le souhaites). J’ai lâché-prise sur cette crainte de perdre la silhouette bien définie que j’ai toujours eue. J’ai accepté de voir ma taille disparaître. J’ai accepté de voir mes seins déborder de mes soutiens-gorge, comme j’ai accepté de devenir cette femme qui a toujours envie de pipi. J’ai aussi lâché-prise sur la crainte de prendre du poids. J’ai accepté que c’était normal et surtout essentiel d’en prendre pendant la grossesse et j’ai accepté d’embarquer sur la balance à tous les mois chez mon médecin pour me faire dire que j’ai pris X nombre de livres…

 

Et l’arrondissement de mon ventre, lui ?

 

Je m’étais toujours demandé c’était comment d’avoir une « bedaine ». Est-ce encombrant ? Est-ce tannant ? Est-ce que ça fait mal ? À vrai dire, je n’ai jamais envié une femme enceinte. Ni pour son apparence, ni pour l’enfant qu’elle porte. Ça fait sans doute partie des éléments qui m’ont toujours fait craindre les transformations physiques que je vis actuellement. Je réalise que je m’attache énormément à mon ventre rond. J’aime le toucher, le caresser, le voir bouger. Il y a un mois, je n’avais pratiquement aucun bedon à montrer et j’appréhendais son apparition. Maintenant qu’il est bien présent, je n’ai plus le goût qu’il s’en aille…

 

Quand je me relis, je constate que cette grossesse me fait cheminer comme rarement dans ma vie. J’en ai accepté des choses au cours des derniers mois et ça me rend très fière.

 

Mais par-dessus tout, je suis fière d’accepter de me faire dire que je suis belle et resplendissante depuis que je porte ma fille. Il n’y a pas une journée où je ne me fais pas complimenter sur ma bedaine ou mon état en général… et tabarouette que ça me fait plaisir ! Et le plus beau, c’est que j’y crois. Je me sens sincèrement bien. Je me sens belle. Qui l’aurait cru ?!

 

Vivement la grossesse et l’acceptation d’une nouvelle vision de la vie…

 

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