Pandémie: Accoucher en toute intimité (1/4)
18 janvier 2021
Le premier point dont je vais vous parler, c’est le fait de ne pas avoir de visiteurs autant à l’hôpital qu’à la maison. Pour plusieurs, cette annonce a généré une certaine panique. Pour moi, ça été une délivrance. Et oui, il y a des points positifs à accoucher pendant une pandémie!
Accoucher, ce n’est pas de tout repos. C’est épuisant, douloureux, parfois très long et émotivement très intense. Chaque femme peut cet évènement différemment, mais pour ma part, j’ai toujours eu besoin d’un petit moment de répit pour digérer tout ce qui venait de se produire. Le corps fatigué, seule, avec mon conjoint et mon bébé.
J’ai donné naissance en toute intimité avec mon conjoint. De retour à la chambre, personne ne s’est battu pour venir nous visiter le plus rapidement que possible. J’ai mangé un peu, allaité et je me suis endormie paisiblement. Je suis restée presque tout mon séjour en pyjama, collée contre mon bébé, mon odeur nauséabonde et mes cheveux en bataille. J’ai pris ma douche quand je me sentais prête et non pas parce que j’avais un horaire de visites à respecter.
J’étais là, avec mon bébé, mon mari dans notre nid d’amour, dans mon état le plus vulnérable, sans avoir à m’imposer le stress des visites, des boires que je dois donner à la hâte ou de mon allure. Pour mes premiers bébés, j’avais le cœur gros après toutes les visites. J’avais besoin d’être seule, mais jamais je n’aurais osé le dire ou l’imposer. Après tout, c’est la norme de recevoir tout le monde. Cette fois, j’ai pris le temps de respirer sans jamais soucier de l’idée qu’un visiteur inopportun arriverait pendant que j’avais les deux seins à l’air pour apprivoiser l’allaitement ou que j’avais les fesses à l’air lors d’un examen post-accouchement.
La différence? Nous sommes revenus à la maison plus reposés et moins stressés. Quand on retourne dans notre quotidien avec un nouveau bébé, c’est beaucoup d’émotions et de fatigue. Isolement oblige, on peut se coucher, passer 5 jours en pyjamas si c’est ce qu’on a envie de faire. On vit à notre rythme, dans notre cocon familial!
Constat: Il y a déjà énormément de mouvements dans une chambre d’hôpital. Les infirmières qui viennent aux heures, les médecins, pédiatres et différents intervenants. Se reposer est déjà un défi. Ne pas avoir de visiteurs, c’était le paradis et on revient moins épuisés à la maison!